La musique est un fidèle compagnon du footballeur. Lors des longues heures de voyage, lors des mises au vert, en arrivant au stade ou même dans les vestiaires, les joueurs vivent au rythme des percussions.
Il y a également ceux pour qui c’est une deuxième passion. Un élément concret de leur vie. Parmi eux, l’argentin Pablo Daniel Osvaldo. Peut-être pas le plus connu, mais assurément l’un des personnages les plus atypiques du ballon rond.
Né à Lanus en 1986, l’attaquant argentin n’aura pas connu une carrière de footballeur très linéaire. Il a d’abord connu une phase prolifique avec le club de sa ville, lui permettant de débarquer, à Bergame en Italie dès 2005.
Son acclimatation sur le Vieux continent est compliquée et il multiplie les clubs, avant de se faire remarquer par ses bonnes performances à l’Espanyol Barcelone en 2011. Il est alors transféré à l’AS Roma pour 17 millions d’euros et en repart deux ans plus tard pour Southampton en Angleterre.
C’est lors de son passage à la Roma, dans la Cité éternelle, qu’il connaît sa meilleure période. Il inscrit 27 buts en deux saisons, mais son comportement agace. Jugé peu professionnel et arrogant, il est pris en grippe par de nombreux supporters et finit par fatiguer ses dirigeants.
Le 25 novembre 2012, le club de la capitale se déplace sur la pelouse de Pescara, promu cette année-là en Serie A.
Osvaldo est titularisé à la pointe de l’attaque aux côtés de Mattia Destro et Francesco Totti. Le club mène rapidement 1-0 grâce à un but inscrit dès la 5e minute et gère tranquillement son match.
A la 87e minute, Osvaldo demande le changement. Il est remplacé et file directement au vestiaire. L’idée de l’Italo-argentin est simple : une douche express et une exfiltration rapide du Stadio Adriatico.
Le joueur est particulièrement pressé. Un avion privé l’attend… direction Londres ! Le joueur a en effet pris un billet pour assister au concert des Rolling Stones dans la capitale anglaise. Mais rien ne va se passer comme prévu.
Osvaldo est rattrapé dans le vestiaire par un membre du club qui lui indique qu’il a été tiré au sort pour un contrôle antidopage. Il lui faut 40 minutes pour passer le test et part donc en retard. Mais ce n’est pas fini. Comme il le raconte dans une interview au magazine sportif argentin El Grafico quelques années plus tard…
« Pendant le vol, le pilote me dit qu’on doit atterrir à Gatwick, à l’autre bout de Londres. Je saute ensuite dans un taxi et lui demande de prendre tous les risques contre beaucoup d’argent. Il a refusé et a roulé à deux à l’heure. »
Arrivé devant le lieu du concert, il rejoint un ami mais les deux hommes se voient refuser l’entrée. En effet, les membres de la sécurité expliquent que le show est terminé.
Osvaldo et son ami finiront dans un bar voisin. Avec le recul, il concède que son attitude était peu professionnelle. Une anecdote qui résume assez bien la carrière du joueur. Un footballeur talentueux mais ayant d’autres priorités.
Lassé de courir les terrains du monde entier, il prend sa retraite de footballeur à seulement 30 ans, pour se consacrer à sa deuxième passion, la musique. Et plus particulièrement, le rock. Il fonde un groupe « Barrio Viejo » et effectue des tournées en Europe.
L’histoire ne dit pas, en revanche, s’il a un jour quitté un concert à dix minutes de la fin pour pouvoir assister à un match de foot…