Insolite

L’arbitre oublie d’expulser un joueur ayant reçu deux cartons jaunes

Les lois du jeu ont été établies pour régir le déroulement d’un match de football. Il en existe 17 et l’une d’entre elle, la loi numéro 12, détaille les fautes et incorrections, passibles notamment d’un avertissement ou d’une exclusion.

La règle est d’ailleurs très claire : un double avertissement conduit à une expulsion du terrain de jeu.

Mais en 2006, lors d’un match de la Coupe du monde en Allemagne, un défenseur a réussi à échapper au carton rouge après deux cartons jaunes récoltés dans la même rencontre. Il a même fallu un troisième avertissement pour le voir être expulsé par l’arbitre central.

Retour sur une erreur d’arbitrage pas comme les autres.

En 2006, la Croatie débarque en Allemagne avec l’ambition de passer le premier tour de la compétition. L’équipe s’appuie sur plusieurs éléments expérimentés comme Dario Simic, Dado Prso ou encore Niko Kovac.

Le tirage au sort lui a réservé un groupe ouvert où, derrière l’intouchable Brésil, la deuxième place peut aussi bien revenir aux Croates, qu’aux Japonais ou aux Australiens.

Lors du dernier match décisif de ce groupe F entre la Croatie et l’Australie, le score final, un match nul 2-2, va être effacé par une situation de jeu burlesque.

Après avoir pris un premier carton jaune à la 61e minute de jeu pour une obstruction, Josip Simunic commet une nouvelle grosse faute au milieu de terrain à l’entrée des arrêts de jeu de la rencontre. L’arbitre anglais Graham Poll se saisit alors du carton jaune et avertit une deuxième fois le défenseur croate.

Tous les spectateurs s’attendent logiquement à voir l’homme en noir brandir le carton rouge. Mais il n’en est rien. Simunic retourne se placer en défense et continue le match. Personne ne s’aperçoit de rien. Les assistants ne corrigent pas l’erreur, pas plus que le quatrième arbitre. Même les Australiens ne semblent pas avoir compris que le défenseur central aurait dû être expulsé.

A la 93e minute, Poll annule un but aux Australiens pour une faute dans la surface. Simunic ne trouve rien de mieux à faire qu’à venir contester une décision… pourtant en sa faveur.

C’en est trop pour l’arbitre. Il se saisit alors du carton jaune, pour la troisième fois dans ce match, et expulse cette fois-ci le défenseur du Herta Berlin.

Il a donc fallu trois cartons jaunes pour que Simunic soit renvoyé aux vestiaires. Une anomalie dont n’ont pas bénéficié l’Australien Brett Emerton et le croate Dario Simic, tous deux expulsés dans les 10 dernières minutes pour un deuxième avertissement lors de cette même rencontre, qui s’est donc achevée à 9 contre 10.

L’Australie parvient à se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2006. Et Graham Poll dans tout ça ? Il prend sa retraite en 2007, lassé par les critiques, le comportement des joueurs et entraîneurs en Premier League et le manque de soutien de sa fédération. Son dernier match international est donc des plus cruels. Il reste dans l’imaginaire collectif comme l’arbitre ayant eu besoin de 3 cartons jaunes pour expulser un joueur…

Un attaquant assiste à l’accouchement de sa femme, arrive au stade à la mi-temps et marque finalement un triplé

N’est pas Lionel Messi qui veut. Tous les pensionnaires du FC Barcelone ne parviennent pas forcément à s’imposer avec l’équipe première et de nombreux joueurs doivent alors faire carrière loin du Camp Nou.

C’est un peu l’histoire de Jonathan Soriano. Formé à l’Espanyol Barcelone, le rival du Barça, il n’était qu’un attaquant anonyme avant de rejoindre les rangs des Blaugranas. Il cumulait les prêts en deuxième division sans réussir ni à convaincre, ni à percer. Jusqu’à l’appel du FC Barcelone.

En juin 2009, l’équipe réserve du Barça végète en troisième division et ne parvient pas à remonter à l’échelon supérieur, qu’elle n’a plus connu depuis 10 ans. Dix longues années. Le club décide alors de miser sur Jonathan Soriano. A 24 ans, l’attaquant espagnol doit encadrer la classe biberon composée de Thiago Alcantara, Sergi Roberto, ou encore Marc Bartra, le tout sous la houlette d’un certain Luis Enrique.

Après de bonnes performances avec l’équipe réserve et plus de 50 buts inscrits en deux saisons et demi, il quitte l’Espagne en janvier 2012 pour l’Autriche et le Red Bull Salzburg. Il en devient rapidement l’idole, puis le capitaine incontesté.

Le 20 avril 2013, son histoire va faire le tour du monde. Le club de Salzburg reçoit le Wolfsberger AC à l’occasion de la 30e journée de la Bundesliga autrichienne. Le joueur est convoqué pour ce match même si sa femme peut accoucher d’un moment à l’autre. Le couple attend son troisième enfant.

Le matin du match, tout s’accélère. Jonathan Soriano assiste à l’accouchement de sa compagne et la petite Abril nait quelques heures plus tard. Après s’être assuré de la bonne santé de sa femme et de sa petite fille, l’attaquant se rue sur sa voiture et se met en route, direction le stade de Salzburg.


Son équipe est tenue en échec 2-2 par le club de Wolfsberg. Soriano arrive peu avant la mi-temps et part s’échauffer pendant la pause. Son entraîneur, Roger Schmidt, le fait entrer dès le début de la seconde période.

Il ne faut que 4 minutes à l’Espagnol pour marquer un premier but. Puis, deux. Puis, trois. En l’espace de 45 minutes, Jonathan Soriano inscrit un triplé et permet à son équipe de s’imposer finalement 6-2.

En quelques heures, il est passé de l’immense bonheur d’une naissance à un shot d’adrénaline très puissant en marquant trois buts pour son équipe.

Après la rencontre, encore sous le coup de l’émotion, l’attaquant laisse éclater sa joie : « C’est un jour incroyable pour moi, je pense que je ne l’oublierai jamais. »

En l’espace de quatre ans en Autriche, Soriano dispute 124 matches et inscrit 108 buts. Il réalise à quatre reprises le doublé coupe-championnat avant de céder aux sirènes chinoises avec un méga-contrat à la clé, en janvier 2017.

Deux ans plus tard, il rejoint Al-Hilal en Arabie Saoudite, loin des projecteurs du football européen. Si l’adrénaline n’est plus aussi forte, il pourra rétorquer sans problème que ce 20 avril 2013 lui a offert un condensé d’émotions uniques, valable pour toute la vie.